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L'aurige (offrande de Polyzalos)

SD 535

La statue de l'aurige (terme latin signifiant "cocher") fut découverte au nord du temple, entre le 28 avril et le 9 mai 1896.

En même temps furent retrouvés des débris d'un quadrige : fragments de chevaux, du char et bras d'un adolescent (?).

Ces vestiges furent difficiles à interpréter car l'inscription, sur le seul bloc retrouvé, avait été effacée dans l'antiquité.

L'aurige est probablement l'objet le plus célèbre du musée et l'image de ce jeune cocher anonyme est devenu le symbole moderne de Delphes.

L'aurige : vues générales en pied et détails

Roland Hampe, Der Wagenlenker von Delphi (1941)

Reconstitution du quadrige à partir des fragments retrouvés

Musée de Delphes

L'aurige est représenté debout, immobile, tenant les rênes dans sa main droite, et probablement une baguette dans la main gauche, perdue avec le bras. La statue est en bronze, coulée suivant la technique de la cire perdue, divisée en plusieurs morceaux soudés.

Mais certains détails sont rapportés : les yeux dans une pierre blanche, les lèvres en cuivre, les dents en argent, etc.

Le style, dit "sévère" est celui du début du Ve siècle.

L'inscription mentionne Polyzalos, un tyran de Syracuse, qui exalte ici des victoires remportées par son frère Hiéron, au cheval monté en 482 et 478, à la course de chars en 470, victoires célébrées par le poète Pindare.

Des recherches menées actuellement par une équipe du Louvre permettent de mieux connaitre les techniques de fonte et d'assemblage des différentes pièces qui composent la statue, qui dénotent une maitrise technique exceptionnelle, supérieure par certains côtés aux connaissances actuelles.

Bras d'adolescent (palefrenier ?) et restes de chevaux : queue et membres

Photos de Georges de Miré (1942)

Essai de restitution du groupe de l'aurige (D. Laroche, 2023)

Le dessin ci-dessus résulte des différents travaux réalisés ces dernières années à propos du groupe de l'aurige.

Une Niké (Victoire), ou le propriétaire du char (ou les deux), peuvent avoir pris place sur le char. Nous avions pensé, un moment, que l'aurige aurait pu se trouver non pas sur le char, mais à côté, ce qui aurait expliqué son regard oblique, mais l'écrou visible sur une photo ancienne sur son scellement placé sous le pied, interdit cette hypothèse.

A gauche, un célèbre étalon du nom de Phérénikos, vainqueur également (deux fois) aux jeux Pythiques, vient compléter le groupe.

Des études récentes conduites par le musée du Louvre introduisent un doute, contrairement à la présentation actuelle dans le musée, sur l'appartenance d'un jeune homme (?), dont seul le bras est conservé, au groupe dit de l'aurige.

Cette offrande se trouvait sur une base surplombant le temple au Nord.

Elle a été détruite par une avalanche de rochers, phénomène très fréquent dans cette zone du sanctuaire, et ensevelie sous des déblais jusqu’à sa redécouverte.

Il y a de grandes chances que d'autres fragments de ce groupe soient encore enfouis sous les masses de terres et de roches accumulées derrière le mur de soutènement qui longe le temple, et qui dans ce secteur est très tardif.

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